• BÉSIGUE

     

    Le bésigue est un jeu de cartes apparu en France au XIXe siècle. Tout comme la belote (dont il partage quelques similitudes) il peut se jouer à deux, trois ou quatre joueurs. Il se pratique avec deux jeux de 32 cartes. Le but du jeu et de marquer des points en étalant des combinaisons de cartes et en levant des plis, si possible avec des brisques (As et 10, les deux cartes les plus fortes). Si au jeu de belote, la "belote" désigne la présence dans la même main du roi et de la dame d'atout, en revanche le "bésigue" est le mariage du Valet de carreau et de la Dame de pique, combinaison qui rapporte 40 points. Si on a la chance inouïe d'avoir les deux Valets de carreau et les deux Dames de pique, on a un double bésigue, ce qui permet d'engranger pas moins de 500 points... les autres combinaisons primées sont les mariages (Roi et Dame d'une même couleur), les carrés, la suite (de l'As au 10).

    On retrouve le bésigue dans Nana de Zola : "Mais le moment le plus dur, c'étaient les deux ou trois heures, entre le déjeuner et la toilette. D'ordinaire, elle proposait un bésigue à sa vieille amie". Ou encore, chez Alphonse Daudet dans Tartarin de Tarascon : "Il entrait faire son bésigue avec le commandant".

    Ce jeu de cartes, voisin du "mariage", autre jeu à la mode à la fin du XIXe, était initialement orthographié bézigue. D'origine obscure, le mot peut être rapproché de l'italien bazzica qui désignait un ancien jeu de cartes en usage au XVIe-XVIIe siècle. Ce mot peut être lui-même rattaché soit au verbe bazzicare "fréquenter", soit à bazza "avantage, gain".

    Pour le scrabbleur : voici un mot de sept lettres sans anagramme, au singulier comme au pluriel. Outre sur le S pour le mettre au pluriel, ce mot permet 5 rajouts en 7 + 1 :  + A : BESAIGUË - + B : GIBBEUSE - + L : BIGLEUSE - + N : BÉGUINES - + R : BRIGUÉES. Parmi les 13 rajouts ossibles en 7+2, citons BRIDGEUSE (qui pratique un autre jeu de cartes !), BRUGEOISE, BUDGÉTISE, GIBOYEUSE et, à partir du 1er janvier 2020, le pluriel BIENJUGÉS.

    Pour illustrer le présent article, j'ai choisi ce tableau de Gustave Caillebotte (1848-1894) “Le Jeu de Bézigue”, réalisé en 1880.


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