• SIGISBÉE

    SIGISBÉE

     

    Un sigisbée était, dans la noblesse italienne du XVIIIe siècle, un chevalier servant, un homme (marié ou célibataire) qui accompagnait officiellement une dame mariée avec un autre homme. Souvent, il pouvait poser en tant que soupirant de l'épouse, rendue inaccessible par son état marital, mais tout autant devenir son amant. Dans ce cas, sa présence pouvait être souhaitée par le mari - qui lui accordait parfois une chambre ou un petit appartement en son logis - car l'épouse avait ainsi un amant attitré qui écartait les autres soupirants. En outre la présence du sigisbée arrangeait bien le mari, qui pouvait pendant ce temps prendre du bon temps avec des courtisanes ou autres prostituées... Il fut mis fin à cette pratique (qui ternissait l'image morale des Italiens) dans la première moitié du XIXe. Par plaisanterie, ce mot désigne un homme qui entoure une femme de soins assidus, un compagnon empressé et galant. "Vous avez la chance − comme elle est un peu mûre − qu'elle soit d'une pudicité absolue. Sans cela elle vous aurait certainement pris comme sigisbée, comme on disait dans ma jeunesse, une espèce de cavalier servant" (Proust, Sodome, 1922).

    Notons l'emploi par certains auteurs du terme "sigisbéisme" (état de sigisbée) : "La plupart des liaisons de société, la camaraderie, etc., tout cela est à l'amitié ce que le sigisbéisme est à l'amour" (Chamfort, Max. et pens., 1794)

    Le mot vient de l'italien cicisbeo.

    Pour le scrabbleur, voici un mot sans anagramme, que l'on ne peut décomposer en 7+1 et qui ne permet aucun autre 8+1 que son pluriel sur un S.


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